Enfance et influences familiales
Né le 18 avril 1886 à Louiseville, Québec, Marie Joseph Raoul Armand Desrosiers est baptisé deux jours plus tard, le 20 avril, à la paroisse Saint-Antoine de Padoue. Armand est le fils de Agapit Desrosiers, natif de Louiseville en Mauricie et d’Adèle Zoé Jalbert, native de Saint-Hugues en Montérégie. Agapit et Adèle aurons douze enfants, dont cinq mourrons en bas âge. Armand, neuvième d’une fratrie composée de dix garçons et de deux filles, a un frère jumeau, Marie Joseph Émile Anatole, décédé à peine un an après leur naissance, en juin 1887.
Les Desrosiers sont des gens d’affaires. Georges Desrosiers, le grand-père, sera d’abord fondeur et mécanicien, pour ensuite devenir cordonnier avec son propre commerce. Agapit, l’aîné de la famille, est d’abord fondeur comme son père et deviendra comptable, homme d’affaires et industriel.
Agapit père décède en 1894 et la famille fortunée quitte Louiseville pour venir s’installer à Montréal, au Carré St-Louis.
Armand et ses frères deviendront tous commerçants ou gérant d’entreprises. Armand et ses frères Donat (Propriétaire du Café La Patrie) et Agapit (Vérificateur pour la Canadian Steamship Lines) s’associeront à l’entreprise de Armand; Anatole sera acheteur pour une entreprise tandis que Wilfrid sera bijoutier.
Éducation et débuts professionnels
Armand et ses frères reçoivent leur éducation chez les Frères des Écoles chrétiennes, fréquentant les écoles Sainte-Brigide et Montcalm à Montréal. Armand et ses frères deviendront tous commerçants ou gérant d’entreprises. Armand et ses frères Donat (Propriétaire du Café La Patrie) et Agapit (Vérificateur pour la Canadian Steamship Lines) s’associeront à l’entreprise de Armand; Anatole sera acheteur pour une entreprise tandis que Wilfrid sera bijoutier.
Armand se distingue par son esprit entrepreneurial et son sens artistique. En 1910, il fonde sa première boutique de décoration. En 1920, il enregistre Armand Desrosiers Limitée, consolidant sa place comme pionnier de la décoration intérieure au Québec.
Le 7 février 1923, Armand épouse Adélaïde Daoust, fille de l’industriel montréalais Joseph Daoust. Ensemble, ils ont deux enfants, Louise et Jean.
Carrière et contributions
Entre 1920 et 1925, Armand rédige des articles pour La Revue Moderne sur la décoration intérieure. Visionnaire, il participe à la fondation de la Interior Decorators Society of Quebec en 1935, devenant un membre actif du conseil d’administration et dont il assurera la présidence en 1938 et 1939. Il publie également des articles dans The Gazette, contribuant à promouvoir la profession de décorateur.
Ses réalisations incluent des projets prestigieux comme l’aménagement des bureaux du maire de Montréal et des espaces au nouveau Palais de justice. En 1929, son entreprise opère plusieurs boutiques sous les enseignes Hampton Home Furniture et Armand Desrosiers Ltée, avec des emplacements stratégiques à Montréal.
Cependant, les difficultés financières frappent en 1942, menant à la faillite de sa maison principale située au 1118 rue Sainte-Catherine Ouest. Armand se réinvente alors en tant qu’agent immobilier, fondant Armand Desrosiers Inc., une entreprise gérée par son fils Jean.
Reconnu pour son engagement communautaire, Armand donne des conférences sur la décoration intérieure et est directeur de la Ligue de Sécurité de la Province de Québec en 1931. Il s’implique également auprès des Artisans Canadiens-Français, renforçant l’identité culturelle et professionnelle des décorateurs et artisans québécois.
Retraite et décès
Armand Desrosiers est décédé le 8 mars 1971 à l’hôpital Kona à Hawaï et repose à Montréal.
Héritage
Armand Desrosiers, reconnu comme un homme passionné par la parole et la plume et voué à la diffusion de l’art et de l’esthétique, est décrit en 1932 dans Biographies canadiennes-françaises comme un éducateur d’art et un propagateur du beau. Photographié en 1966 par Gabriel Desmarais, Armand Desrosiers incarne encore le prestige du décorateur-ensemblier québécois. Seul canadien-français des 13 fondateurs de l’association, il est une figure importante du début de l’histoire de la profession. Ses contributions au domaine, tant bénévole que professionnelle, auront servi à paver la voie à une profession en pleine éclosion.
Marie-Claude Parenteau-Lebeuf
6 janvier 2025
